Bronzes ou laitons ?


Les alliages cuivreux étaient fort valorisés en Afrique noire. Dans beaucoup de cas, ils se substituaient à l’or dont ils avaient approximativement la couleur. La complexité du procédé témoigne de la maîtrise des fondeurs africains. On comprend alors que dans la plupart des cultures, l’opération soit considérée comme "magique", réservée à quelques spécialistes constitués souvent en corps de métier pour préserver le secret du métier. On demandait parfois pour son succès l’assistance d’un maître de l’occulte, le sorcier par exemple.


Nous avons signalé plus haut que le terme "bronze" a été invariablement appliqué à la plupart des pièces contenant du cuivre. Il convient toutefois de distinguer les pièces en bronze de celle en laiton. Le bronze est un alliage de cuivre avec au moins 5% d’étain. Le laiton est un alliage de cuivre et de zinc. Il y a autant de pièces en laiton qu’il y en a en bronze dans les créations de l’Afrique subsaharienne. Les bronzes d’étain contiennent jusqu’à 10% d'étain ; lorsque le zinc est utilisé, son pourcentage peut aller jusqu’à 45%. Les analyses des pièces d’Ifè par exemple montre qu’elles contiennent zinc ou plomb dans des proportions variables. Les alliages cuivreux ont l’avantage d’offrir des objets plus solides que ceux en cuivre pur. Ces bronzes sont plus faciles à fondre et à mouler, ils sont plus résistants aux chocs et donnent un son plus pur que le cuivre.


Parfois on ajoute au cuivre deux ou trois autres métaux : le plomb et l’étain, ou le plomb, l’étain et le zinc. On parle alors de bronze tertiaire ou quaternaire. La couleur finale de la pièce varie en fonction de la plus ou moins grande quantité de métal ajouté. Plus elle est claire, plus il y a de métal additionnel.